Dieu a appelé plusieurs parmi nous à être des entrepreneurs, à lancer une entreprise qui Lui donnera gloire. Cependant, parfois nous perdons notre identité et notre objectif. Aussi le but de cet article est d’aider les entrepreneurs Chrétiens à trouver en Dieu leur identité, leur but, et les règles pour exploiter leurs affaires.

  1. Identité: Chrétien d’abord, entrepreneur ensuite

Un aspect important de l’entreprenariat Chrétien est l’identité. Suis-je d’abord un Chrétien ou d’abord un entrepreneur ? Qui suis-je au fond de moi? Alors que certains individus se considèrent comme des “Chrétiens qui simplement s’avèrent des entrepreneurs,” d’autres se considèrent comme des “entrepreneurs à succès qui simplement sont Chrétiens.”[1]

Ceux qui sont d’abord entrepreneurs achètent les récits de succès du monde. Ils trouvent leur joie dans les bénéfices et louanges qu’ils reçoivent alors que leur business grandit vite, et qu’ils font une excellente affaire, ou garantissent des investissements fort nécessaires.[2] Cependant, leur joie s’estompe quand leur affaire ralentit et qu’ils ne peuvent garantir les fonds nécessaires. Éventuellement ils peuvent se rendre compte qu’ils ont peut-être adoré une idole au lieu de Dieu.

D’autre part, quand les entrepreneurs trouvent leur identité d’abord comme Chrétiens, Dieu et les Écritures sont leurs sources de joie. Henry Kaestner avance l’argument que “les professionnels du business qui savent qu’ils sont d’abord Chrétiens apportent tous leurs talents, expériences et opportunités à l’autel comme une forme d’adoration ayant du sens. Ils comprennent que Dieu n’a besoin ni de leur travail ni de leur argent, mais ils veulent tout apporter parce que cela reflète l’abandon joyeux de soi . Ils ont bien trouvé leur identité en Dieu et saisi la beauté d’être possédé plutôt que de posséder .”[3] Pour eux, peu importe le succès ou l’échec aux yeux du monde, parce que leur succès est assuré aux yeux de Dieu.

Dans son livres EntreLeadership Dave Ramsey l’appelle l’abandon. Après la faillite de son business, il remarqua que “une fois que j’ai recommencé et ouvert notre nouveau business, j’ai décidé que je suivrais l’esprit et la direction des Écritures pour exploiter l’entreprise.”[4] Aussi, je veux vous encourager à trouver d’abord votre identité comme Chrétien puis comme entrepreneur.

2. But: Apporter la gloire à Dieu

Les entrepreneurs Chrétiens utilisent leurs talents et affaires pour apporter la gloire à Dieu. Dans une étude faite pour découvrir les caractéristiques des entrepreneurs chrétiens,[5] les participants ont accepté l’idée que Dieu a créé l’humanité pour Lui apporter la gloire. Par conséquent, ils reconnaissaient qu’ils sont appelés par Dieu à être en harmonie avec les autres (conjoint, enfants, partenaires d’affaires) et que le but de leurs affaires est d’ “étendre le Royaume de Dieu sur la terre et de Lui apporter la gloire.”[6] En d’autres mots, “ils croient que tout ce qu’ils font est un acte d’adoration .”[7]

Un des participants s’est identifié à l’apôtre Paul, qui devint un entrepreneur pour éviter d’être un fardeau pour les autres. Paul a fabriqué des tentes pour subvenir à ses besoins (2 Thess. 3:10), pour subvenir à ceux des autres (Actes 20:33-35), et pour se connecter avec des gens (Actes 18:3). De plus, le Saint Esprit a mis en valeur le ministère de Paul à travers ses partenaires stratégiques (Rom. 16:3, 4). Comme ce fut le cas pour Paul, les entrepreneurs Chrétiens ne devraient pas avoir dans leurs affaires des objectifs séparés de ou opposés à leur vie spirituelle. L’objectif d’apporter la gloire à Dieu devrait s’infiltrer dans tous les domaines de la vie, incluant l’entreprise. Jordan Raynor suggère qu’une façon par laquelle nous pouvons évaluer si notre but est d’apporter la gloire à Dieu, est de nous poser des “questions non sur le fait que notre carrière va mieux stimuler l’image que nous avons de nous, mais plutôt comment nous pourrions mieux servir Celui qui nous a appelés à créer . . . quelque chose de nouveau pour le bien des autres.” [8]

3. Règles du Jeu: valeurs et principes Bibliques

En sus de l’identité et de l’objectif, les entrepreneurs Chrétiens dirigent leurs entreprises en se fondant sur les valeurs et les principes bibliques. Durant chaque phase du cycle de l’entreprenariat, le marché leur fait confiance parce qu’ils sont honnêtes et fidèles (Luc 16:10). Ils sont proactifs et diligents dans leurs recherches d’opportunités d’affaires (Prov. 13:4; Eccl. 9:10) et éprouvent leur idée de business ou prototype sur le marché avant d’adapter leur entreprise (Prov. 24:7). Une fois le business lancé, ils sont patients dans la construction de leur entreprise (Prov. 13:11; 28:20). Ils ne volent pas leurs clients (Deut. 25:13-16; Prov. 11:1) ils ne font pas d’évasion fiscale (Matt. 22:17-21; Rom. 13:6, 7). Donc, leur marque reflète leur caractère (Prov. 22:1) et les clients satisfaits disent du bien d’eux (Prov. 27:2). De même, Brock Shinen avance que les entrepreneurs Chrétiens rêvent, planifient, exécutent, et agrandissent leurs affaires en se fondant sur un profond engagement et la confiance en Dieu et Ses principes.[9]

La gestion de leurs ressources humaines se fonde aussi sur les principes Chrétiens. Ils font attention à employer des personnes qui répondent à leurs valeurs (Prov. 10:26). Ils font la promotion des relations saines avec leurs employés (Éph. 6:5-9; Col. 4:1) et paient des salaires justes (Deut. 24:15; Jacques 5:4). Ils encadrent leurs employés comme ils voudraient être encadrés (Prov. 27:17; Luc 6:31) et les motivent à atteindre des buts communs (Prov. 16:26). De plus, ils prient pour leurs employés et pour leurs partenaires d’affaires (Job 42:10; Jacques 5:16).

Les entrepreneurs Chrétiens sont prudents concernant leurs finances. Ils croient et pratiquent les trois principes de la liberté financière:[10] (1) Dieu est le propriétaire de tout ce que nous avons (Ps. 24:1, 2), (2) Dieu pourvoit à tous nos besoins (Phil. 4:19), et (3) Dieu vient en premier dans la gestion de nos finances (Matt. 6:33). Une façon par laquelle ils accordent à Dieu la première place, est dans le retour fidèle des dîmes et offrandes . Par conséquent, ils donnent la dîme sur tous leurs revenus, incluant tout le profit de leurs affaires (Lév. 27:30; Mal. 3:8-12). Comme l’indique Ellen White , les entrepreneurs Chrétiens croient que “nous ne sommes pas abandonnés chancelants dans les ténèbres et la désobéissance. La vérité est clairement exposée, et elle peut être parfaitement comprise par celui qui veut être honnête avec Dieu. La dîme de tous nos revenus appartient à Dieu.”[11] De plus, ils donnent à Dieu la première place, en donnant des offrandes proportionnelles dans un esprit de renoncement à soi.[12] Ils entendent l’enseignement de Jésus sur l’offrande de la veuve (Marc 12:43, 44), et reconnaissent qu’ “Il enseignait ainsi que l’offrande n’est pas estimée selon sa propre valeur, mais selon l’intention et les moyens de celui qui donne.”[13] Ils dirigent aussi leur entreprise et les finances de la famille à l’intérieur du cadre d’un budget,[14] ils dépensent moins que ce qu’ils gagnent (Prov. 21:20), et évitent des dettes inutiles (Prov. 22:7). De plus, ils apprécient les bénédictions des économies[15] et investissent avec sagesse.[16]

En résumé, je vous encourage, cher entrepreneur Chrétien, à trouver dans la prière d’abord votre identité de Chrétien, puis celle d’ entrepreneur. Trouvez votre objectif en apportant la gloire à Dieu dans chaque détail de votre affaire. Découvrez dans la Bible les valeurs et principes que Dieu veut que vous utilisiez pour gérer votre entreprise. Que nous puissions entendre des lèvres du Seigneur très bientôt :“‘C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Viens partager la joie de ton maître. ’” (Matt. 25:23).


Citations:

Un aspect important de l’entreprenariat Chrétien est l’identité. Suis-je d’abord un Chrétien ou d’abord un entrepreneur ?

Les entrepreneurs Chrétiens sont prudents concernant leurs finances. Ils croient et pratiquent les trois principes de la liberté financière:[17] (1) Dieu est le propriétaire de tout ce que nous avons (Ps. 24:1, 2), (2) Dieu pourvoit à tous nos besoins (Phil. 4:19), et (3) Dieu vient en premier dans la gestion de nos finances (Matt. 6:33).


[1] Henry Kaestner, “What Does It Mean to Be a Christian Entrepreneur?” in Purposeful Living: Financial Wisdom for All of Life, ed. Gary G. Hoar and Tim Macready, p. 19, https://www.christiansuper.com.au/ebook/. “Que Signifie Être un Entrepreneur Chrétien?” in : Sagesse Financière pour Toute la Vie (trad libre)

[2] Ibid., pp. 19, 20.

[3] Ibid., p. 21.

[4] Dave Ramsey, EntreLeadership: 20 Years of Practical Business Wisdom From the Trenches, (New York: Howard Books, 2011), p. 3. : 20 Années de Sagesse Pratique de Business des Tranchées trad libre)

[5] M.D.M. Cullen, A. P. Calitz, and L. Boshoff, “Characteristics of the Christian Entrepreneur,” Journal for Development and Leadership 2, no. 1 (2013): 29-44, https://jdl.mandela.ac.za/Journal-Archive/Volume-2/Number-1/Characteristics-of-the-christian-entrepreneur. “Caractéristiques de l’Entrepreneur Chrétien” Journal pour le Développement et le Leadership (trad libre)

[6] Ibid., p. 37.

[7] Ibid.

[8] Jordan Raynor, Called to Create: A Biblical Invitation to Create, Innovate, and Risk (Grand Rapids: Baker Books, 2017), pp. 52, 14.Appelés à Créer: Une Invitation Biblique à Créer,Innover, et Risquer(trad libre)

[9] Brock Shinen, The Christian Entrepreneur: Dream, Plan, Execute, Grow (Grand Rapids: Bethany House, 2020), p. 12. L’Entrepreneur Chrétien: Rêvez, Planifiez, Exécutez, Croissez (trad libre)

[10] Guillermo Biaggi and Carlos Biaggi, Libertad Financiera: Principios Bíblicos and Administración, Fidelidad y Generosidad (Buenos Aires: Casa Editora Sudamericana, 2017), pp. 35-50.

[11] Ellen G. White, Conseils à l’Économe (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1940), p. 87.

[12] Biaggi and Biaggi, pp. 46, 47.

[13] Ellen G. White, Conquérants Pacifiques (Mountain View, Calif.: Pacific Press Pub. Assn., 1911), p. 302.

[14] Biaggi and Biaggi, pp. 111-137.

[15] Ibid., pp. 156-170.

[16] Ibid., pp. 231-247.

[17] Guillermo Biaggi and Carlos Biaggi, Libertad Financiera: Principios Bíblicos and Administración, Fidelidad y Generosidad (Buenos Aires: Casa Editora Sudamericana, 2017), pp. 35-50.